Aftersun, juste le temps d’un été

Pour son premier long métrage, Charlotte Wells affirme avec Aftersun un style et une ambiance particulière, qui font qu’on ne peut sortir de la salle sans avoir éprouvé aucune émotion.

 

Un film qui dit tout à partir de rien :

Pourtant, à première vue, ce film ne raconte pas grand-chose. Sophie, maintenant adulte, se remémore un été passé avec son jeune père en Turquie lorsqu’elle avait 11 ans, à l’aide de vidéos prises au caméscope. Le temps paraît long mais pourtant il s’écoule et s’enfuit, et on sait dès le début que ces simples souvenirs ne sont pas anodins.

Charlotte Wells prend le temps de poser le cadre dans ce qui s’apparente être un club de vacances avec piscine, animations et karaoké, sans jamais nous amener vraiment ailleurs qu’en ce lieu, puisque c’est bien là où tout se joue. Le soleil est présent tout le long du séjour, pourtant nous, spectateurs, sentons bien que quelque chose de plus lourd se cache au travers de ces souvenirs confus.

 

La fin d’un été et la fin de l’enfance :

Aftersun, c’est aussi le moment du passage de l’enfance à l’adolescence, la naissance des premiers amours, la fin de l’innocence, tout ça dans une justesse déconcertante et sans aucune caricature.

En somme, un très beau film touchant, où le temps se déroule lentement, mais juste le temps d’un été, ce qui ne nous permet pas de voir au-delà de ces événements et laisse beaucoup de non-dits faisant le charme du film. Rien que pour la magnifique dernière scène de danse sur Under Pressure de Queen et Bowie, allez en salle pour prendre un bain de soleil et de nostalgie.

 

Lisa Gateau