Arborescence est un festival qui se déroule les 27 et 28 mai prochains aux Vivres de l’Art, mettant en lumière l’expression créative étudiante. Pour en apprendre plus sur ce beau projet plein de belles valeurs et haut en couleur, je suis partie interviewer Louise, présidente de l’association Culture Indisciplinée et une des porteuses de ce festival.
D’où vient ce projet et en quoi consiste-t-il ?
Louise : Il est né il y a environ un an je pense. Quand j’ai repris l’association (Culture Indisciplinée), j’avais envie de faire un marché de créateurs pour les étudiants, parce que le milieu artistique, c’est assez difficile d’y entrer pour les tout jeunes qui débutent. Nous les premiers, dans l’équipe d’Arborescence, on est des personnes qui créent et on n’a pas forcément trouvé les lieux, on avait donc envie de créer ça. On a eu une première tentative de créer un marché de créateurs à Noël, mais ça a été trop court en termes de temps. On s’est donc dit qu’on allait faire ça plus tard. Puis, quand on y a réfléchi, le projet a pris plus d’ampleur et on a eu envie de créer pas seulement un marché de créateurs, mais un lieu de rencontre artistique. Ça s’est profilé sur un weekend autour de la mise en valeur de la création étudiante. Finalement, Arborescence, ça va être un marché de créateur la journée, mais aussi des ateliers de pratiques artistiques pour découvrir ce qui n’est pas palpable et expérimenter l’art avec les autres.
Pourquoi ce nom ?
Louise : Ça a été très compliqué de trouver un nom, c’est venu après bien un mois de réflexion. Quand on a commencé les tout premiers salons de thé avec Fleur (autre créatrice du projet), les premières envies qu’on a eu, c’était de créer du lien avec les gens, avec cette idée de prendre racine et de tisser quelque chose entre tous. L’image de l’arbre nous est donc venue assez rapidement, et on s’est dit avec les autres membres de l’équipe, pourquoi pas Arborescence ?
On peut faire plein de jeux de mots autour de l’art, on entend d’ailleurs les mots d’ « art » et d’ « essence ». Notre petit sous-titre, c’est l’art au bord des sens ! Mais oui, il y a quelque chose autour du lien, des racines, de l’autre, et du coup ce nom fait assez sens pour nous.
Que pourra-t-on découvrir concrètement lors de ces deux jours de festival ?
Louise : Le festival se déroulera le samedi et le dimanche. Dès 11 heures du matin, les gens pourront découvrir le marché de créateurs avec la vingtaine d’exposants qui vont venir pouvoir montrer leur travail et le vendre. Il y aura aussi deux ateliers de pratiques artistiques le samedi et un le dimanche. Le samedi, premier atelier de danse en début d’après-midi, puis il y aura ensuite un atelier d’écriture. Le dimanche, on a prévu un atelier théâtre d’improvisation. Ce sont des ateliers où on va pouvoir rencontrer des personnes, on espère que les gens vont se mélanger et qu’ils vont découvrir un groupe, une pratique, et pouvoir échanger autour de celle-ci avec le corps, les mots.
Durant la journée, il y aura également un village associatif avec 5/6 associations, parce qu’on a très à cœur d’ancrer le festival dans une démarche éco-responsable. Ça nous paraissait complètement impensable de faire ce projet et de le déconnecter avec ce qui se passe actuellement au niveau de la planète, de créer quelque chose de polluant et qui ne soit pas accueillant pour tout le monde. On n’irait pas jusqu’à prétendre vouloir créer une safe place, mais il y a cette envie d’accueillir et d’être bienveillant avec tout le monde et aussi la planète. Il y aura donc des associations pour sensibiliser le public. Par exemple, on aura La cuvée des écolos qui tiendront un stand en lien avec la terre et les graines. On a aussi une très grosse réflexion sur l’alimentation, sur comment on va gérer le fait de nourrir tout le monde sans qu’il n’y ait de déchets, et que ce soit bio et local au maximum. On va donc entrer en contact avec des associations pour que les restes puissent être redistribués. Comme c’est notre première édition, on fait ça de manière assez humble, on sait qu’on ne va pas pouvoir tout faire parfaitement, mais on va essayer de tendre au maximum vers cela et nos valeurs. Donc le village associatif est mis en place pour répondre à cela.
Et le samedi soir, on aura une soirée musicale et festive, avec en première partie des étudiants qui vont proposer ce qu’ils font, et ça va être super ! On aura un Dj set aussi, pour permettre d’installer la scène des autres groupes. Puis en deuxième partie de soirée, on aura deux groupes,
Mandarine et Bilbao Kung-fu, ça pète, c’est dansant, donc on a vraiment hâte de tous se retrouver, ça va être coloré et acidulé !
Le dimanche après-midi, projection audiovisuelle pendant deux heures où on va pouvoir admirer les courts-métrages des étudiants. À la fin de la journée, on va faire le tirage de notre tombola, qui va permettre de financer un peu le projet, mais qui va aussi permettre à des personnes de gagner des productions artistiques. Parce que les exposants du marché viennent de manière totalement gratuite, la seule contrepartie est de nous fournir une œuvre de leur travail afin qu’on puisse la mettre comme lot de tombola.
Pourquoi avoir axé ce festival sur les jeunes artistes et les étudiants ?
Déjà parce que nous sommes étudiants et étudiantes, donc on avait l’envie de se créer notre propre lieu, d’être acteur. Pour beaucoup, ça va être la première expérience d’exposition et de vente auprès d’un public large et diversifié. Il y a déjà des marchés de créateurs qui existent, mais quand tu t’y inscris, il y a des frais pour payer ton stand. C’est pour ça qu’on a voulu proposer ça gratuitement, pour les étudiants qui n’ont pas les moyens. Puis c’est aussi pour pouvoir rencontrer une autre communauté d’artistes, on a fait beaucoup de communication auprès d’écoles d’art de Bordeaux, pour créer un festival avec plein de tonalités artistiques différentes et aussi pour rencontrer des gens dont on n’a pas l’habitude.
Quels sont vos engagements derrière ce projet ?
Nos engagements, c’est de la solidarité (échange, partage, rencontre) au sein même des organisateurs, des exposants et surtout le public. Et puis éco-responsabilité, engagement climatique, engagement alimentaire, car ça nous tient très à cœur et qu’on n’a pas envie d’être déconnectés de ça. J’ai l’impression que notre génération est réellement plus ancrée dans ces problématiques et au courant, donc il y a beaucoup d’angoisses qui se créent autour de ça, et l’une des choses à faire, face à l’angoisse, c’est de rester actifs et d’être acteur du monde qu’on veut construire. Ça commence à partir de ces petits projets qui sont gros à notre échelle.
En quelques mots comment donnerais tu envie aux personnes encore réticentes de venir ?
Arborescence c’est une jeune initiative, par les étudiants et pour les étudiants, mais pour tous aussi. On a envie de rencontrer le plus de monde possible, pour créer une petite bulle, certes éphémère, d’un monde qu’on voudrait voir plus tard. C’est une expérimentation de nos envies, de nos valeurs, et de ce que ça peut donner à plus large échelle que dans notre tête, ou à 5 ou 6. Venez nous rencontrer, venez danser, venez admirer, venez papoter, tout ça de manière très colorée !
Lisa Gateau