Quelques semaines encore pour venir découvrir l’exposition collective Les Pionniers du Street Art à l’Institut Bernard Magrez à Bordeaux. Du 22/10/2022 au 02/04/2023 l’Institut réunit les œuvres de l’un des courants les plus célèbres de l’Art contemporain : le Street Art.
Rétrospective
Remontons les siècles. Les premières œuvres d’arts ont été réalisées sur des parois rocheuses à l’époque de la Préhistoire. L’espace extérieur était déjà le support des créations artistiques. Au cours des siècles, les techniques se sont développées et perfectionnées. C’est dans la deuxième moitié du XXème siècle, aux États-Unis, que naît le graffiti à la bombe. C’est le début d’une nouvelle forme d’expression : l’art de rue. Les murs accueillent des pigments colorés mais surtout la créativité de chacun des artistes afin de revendiquer, dénoncer, soutenir et interroger. La ville est cet espace où se confondent toutes générations, cultures et classes sociales. Le Street Art permet alors de s’adresser à tous et aux yeux de tous. Longtemps assimilé à de la dégradation, c’est à partir des années 1990 que l’art urbain s’est imposé et est devenu un art majeur. Désormais, des sites comme Darwin écosystème à Bordeaux accueillent les savoir-faire des street-artists sur les murs des anciens entrepôts.
Qui sont-ils ?
C’est entre les murs de l’Institut Bernard Magrez que sont réunies les œuvres des pionniers du Street Art. Des artistes français introduisent l’art de rue dès les années 1940 comme Jacques Villeglé (1926-2022). Vous y découvrirez certains de ses collages élaborés à partir d’affiches, de journaux et de publicités. Par l’engagement de ses œuvres, Gérard Zlotykamien devient une figure emblématique du Street Art. Ses Éphémères, corps fantomatiques réalisés à la bombe aérosol, dénoncent la cruauté d’un fait historique : les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki. Dans les années 1980, le Street Art connaît des évolutions : le pochoir annonce le début du mouvement d’art urbain parisien et de la Figuration Libre, c’est-à-dire des œuvres plus colorées et subversives. C’est le cas des œuvres de Epsylon Point, inventeur du pochoir en couleurs, qui associe des représentations de personnages et des phrases engagées sur des fonds colorés et abstraits.
Performance
L’exposition ne s’arrête pas à ce retour dans le temps : certains de ces artistes se sont déplacés à l’Institut Bernard Magrez afin de réaliser des œuvres sur les murs de celui-ci. À l’étage vous rencontrerez les imposants personnages de Jef Aérosol, toujours accompagnés d’une flèche rouge : sa marque de fabrique. Vous serez transportés dans un univers coloré et vif avec les œuvres de Speedy Graphito à la fois sur les murs et projetées au sol. Les membres de Vive La Peinture (VLP) étaient là aussi : Michel Espagnon et Jean Gabaret ont habillés les murs avec leurs personnages tracés en noir sur des fonds aux couleurs explosives. Le rez-de-chaussée de l’Institut permet de découvrir les fondements du Street Art qui s’est peu à peu affirmé et développé vers ce que vous découvrirez à l’étage de l’Institut Bernard Magrez.
Informations pratiques :
- Ouvert les samedis et dimanches de 13h à 18h.
- Visites guidées : le samedi et dimanche à partir de 16h30
- Tarif plein : 9 euros
- Tarif réduit (12-25 ans, étudiants, titulaires AAH, Pass Seniors (Bordeaux), ICOM, groupes de plus de dix personnes) : 7 euros
- Entrée gratuite : Enfants (0-11 ans) ou demandeurs d’emploi sur présentation d’un justificatif
Elsa Baudia