Close, le nouveau bijou de Lukas Dhont 

Après le magnifique Girl sorti en 2018, le réalisateur Lukas Dhont revient avec un nouveau drame bouleversant, traitant à la fois de l’amitié́, du deuil, de l’adolescence et de la virilité masculine.  

Déjà dans son dernier drame (Girl), Lukas Dhont nous avait émerveillé avec sa sensibilité et son sens de l’esthétisme sur un sujet aussi complexe que la construction identitaire lors de l’adolescence. Il revient en gardant toujours cette ligne directrice des sens et de la beauté avec un nouveau sujet : deux meilleurs amis de 13 ans vont être violemment soumis aux moqueries et soupçons de leurs camarades de classe concernant leur proximité et le lien fort qui les unis. On sait tous à quel point il est important d’être intégré et aimé des autres à cet âge, et c’est pour ces raisons que l’un des personnages, Léo, va petit à petit s’éloigner du second, Rémi.  

L’histoire prend scène dans un décor bucolique magnifique, les images sont sublimes et douces alors que l’histoire racontée est d’une terrible violence. Lukas Dhont nous plonge au cœur des sentiments de Léo, de sa tristesse, sa colère, sa culpabilité et de son incompréhension. On vit tout avec lui, on ressent tout, et c’est là toute la force de ce film. Les silences veulent autant dire que des mots, et le réalisateur a fait le choix d’étirer les scènes, parfois sans dialogues, pour laisser l’entièreté de l’espace à la poésie de ses images. Il est vrai que l’on reste un peu sur sa faim, que l’on est surpris lorsque cela s’arrête, brutalement, et on aimerait avoir plus d’explications. Mais la réalité des choses est semblable : il y a des évènements qu’on ne peut expliquer et des questions auxquels nous n’aurons jamais de réponses.  

N’hésitez plus pour aller voir Close, pour un moment à la fois doux et douloureux, beau et prenant.  

 

Lisa Gateau