Le féminisme au cinéma, on en parlera tant qu’il le faudra

A l’occasion du 8 mars, journée internationale de lutte contre le patriarcat, nous souhaitons vous présenter quelques films qui élèvent les questions féministes au cinéma. Pour la plupart des films présentés, ils sont réalisés par des femmes. Les réalisatrices sont encore trop peu représentées lors des cérémonies, comme l’a rappelé la réalisatrice Alice Diop, lors de la cérémonie des césars, “nous ne sommes pas de passage, nous ne sommes pas un effet de mode”.  

 

L’une chante l’autre pas d’Agnès Varda  

Un classique pourtant peu connu. Ce film d’Agnès Varda nous conte l’histoire d’une amitié et de sororité dans les années 70. Deux jeunes femmes vivent à Paris. L’une, Pomme, est chanteuse et militante pour le droit des femmes, à Bobigny. L’autre, Suzanne, travaille au planning familial. Elles se quittent puis se retrouvent au cours d’une manifestation, 10 ans sont passés. Au-delà de tout l’aspect politique du féminisme, il s’agit d’un film rempli de tendresse, d’amour et d’optimisme. Mais prenez garde, on y pleure beaucoup. 

“Je suis femme, je suis moi” 

 

Tomboy de Céline Sciamma  

C’est l’histoire d’un enfant de 10 ans, qui sera appelé Laure. Laure est un “garçon manqué”. Elle emménage dans un nouveau quartier où elle fait croire qu’elle est un garçon. L’été devient un grand terrain de jeu et Laure devient Michael, un garçon comme les autres. Tomboy questionne est un récit ludique du désir de travestissement, un film tendre sur la réflexion de l’identité, sur la liberté de se choisir. Par son film, Céline Sciamma questionne sur la manière dont la société cloisonne les gens et les ramène aux normes.  

 

Born in flames de Lizzie Borden 

Dans le futur où le gouvernement socialiste gagne le pouvoir, un groupe de femmes planifie une révolte voire une révolution. Il s’agit d’un film de fiction dans une New-york futuriste, qui explore le racisme, le sexisme et l’hétérosexisme dans une démocratie alternative. La colère, les rires et les larmes sont au rendez-vous.  

 

Annie colère, de Blandine Lenoir 

En 1974 peu de temps avant la loi Veil, Annie se retrouve enceinte accidentellement, alors déjà mère de deux enfants et ouvrière. Elle découvre le MLAC, mouvement pour la liberté de l’avortement et la contraception. Ce mouvement historique est créé par un groupe de femmes qui pratiquent l’avortement de manière illégale. Le film poursuit sur la lutte pour la loi sur l’avortement. Blandine Lenoir nous offre un film tendre, positif et sororal. Le film questionne sur les répercussions de la loi Veil et se place, clairement, du côté du militantisme.  

“c’est politique la tendresse”  

 

A la vie d’Aude Pépin  

Aude Pépin reprend la lignée des documentaires féministes des années 70. Elle donne la parole aux sage-femmes et aux mères. La caméra légère suit le lourd quotidien de Chantal Birman, sage-femme. Chantal Birman est militante, elle a consacré sa vie à défendre le droit des femmes.  

“Entre la vie et la mort, les femmes choisissent toujours la liberté”  

 

Period. end of sentence / les règles de nos libertés de Rayka Zehtabchi

Ce documentaire suit l’implantation dans un village rural de l’Inde (Kathikhera) d’une machine à fabriquer des serviettes hygiéniques et du tabou que cela soulève. Dans ce documentaire on remarque à quel point le sujet des menstruations restent un tabou et à quel point il faut déstigmatiser ce sujet.  

 

Papicha de Mounia Meddour 

Papicha est un film de résilience, un cri de rage contre l’obscurantisme algérien survenu entre 1991 et 2002. On suit le destin d’un groupe de jeunes filles à la cité universitaire d’Alger. Nedjma, étudiante de 18 ans et passionnée de stylisme refuse de laisser les dogmes l’empêcher de mener sa vie. Entre une jeunesse libre et l’hostilité funeste ambiante, Mounia Meddour nous fait ressentir les palpitations de la vie.  

 

We want sex equality de Nigel Cole 

En 1968, les grèves à l’usine Ford de Dagenham se multiplient. Les 850 travailleuses y voient une occasion pour dénoncer la discrimination dont elles sont victimes dans l’appréciation de leur travail. De plus, on peut y voir la place de la charge mentale dans les foyers de travailleurs. La mobilisation de ces travailleuses a été un réel événement dans le mouvement des droits des femmes en Angleterre. En effet, c’est la première fois que des femmes ont l’occasion de questionner, l’Angleterre mais aussi le reste du monde, sur la parité salariale. Ce film fait parfaitement écho au contexte actuel de grève féministe et générale.  

 

Nous pourrions vous proposer encore des dizaines de films féministes. Des classiques comme Suffragettes ou Thelma et Louise. Sans oublier les représentions de la lutte féministe intersectionnelle, par exemple de la célèbre activiste transgenre Marsha P.Johnson. 

Le féminisme au cinéma, on en parlera tant qu’il le faudra !  

 

 

Anne Trebossen